Tous les continents sont touchés. Une riposte planétaire s’est donc déclenchée. Le monde est « en guerre » contre la maladie du coronavirus, ont déclaré des dirigeants. Au cœur de la riposte, le numérique prend une place importante et se positionne comme une alternative aux nombreuses restrictions désormais en vigueur partout sur la planète.
De la livraison en ligne de provisions aux plateformes d’apprentissage en ligne, en passant par les consultations médicales virtuelles, l’épidémie du COVID-19 dans le monde entier a contraint les ménages et les entreprises à s’adapter rapidement aux besoins hors ligne grâce à des solutions en ligne. Voyons à quoi pourrait ressembler notre future « nouvelle normalité » et esquissons ensemble les tendances digitales après la crise du Covid-19.
1. La digitalisation accélérée des entreprises et gouvernements.
Mieux vaut tard que jamais. A la suite de la pandémie, toutes les entreprises qui étaient paresseuses de point de vue digital ont désormais activé toute la panoplie d’outils numériques : solutions cloud, partage des documents, conférences vidéo, sécurité de l’information, digital learning, accès des outils à distance.
Une situation pareille pouvant manifestement se reproduire, les entreprises devront donc parer à cette éventualité et prioriser des investissements basés sur le « digital-first » afin d’assurer la continuité de leurs activités. Dès maintenant, les entreprises de toutes les industries devront repenser leurs stratégies pour rester opérationnel. La transformation numérique va s’accélérer.
Une autre pierre d’achoppement est la digitalisation des services publiques. Dans certains pays, une simple démarche administrative nécessite encore de faire la queue avec des liasses de documents pendant de longues heures et il est permis d’espérer que cette crise sanitaire va favoriser la volonté des gouvernements de transformer les sociétés et numériser davantage les services publics. L’accessibilité des services en ligne, leur facilité d’utilisation, le développement d’applications e-gouvernement seront les solutions DigitalGouv à venir. Rappelons ici le bel exemple de l’Estonie, où 99% des services de l’état sont accessibles en ligne 24/7.
2. L’essor de la télémédecine.
La crise sanitaire a joué le rôle d’un accélérateur, permettant de franchir en quelques jours les étapes qui jalonnent habituellement le cycle d’adoption d’une innovation. Il était nécessaire de réduire l’exposition des professionnels et de leurs patients au virus. Et l’appel lancé par les autorités à ne consulter qu’en cas d’urgence a été si bien entendu que les médecins généralistes, et les médecins spécialistes en particulier, ont vu leurs cabinets désertés du jour au lendemain.
Ils se sont logiquement inquiétés du suivi de leurs patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque…), dont les risques sont accrus dans le contexte du Covid-19. La souscription aux plateformes en ligne permettant la prise de rendez-vous, l’appel vidéo et l’échange sécurisé de documents était jusque-là encore peu répandue chez les médecins.
À la faveur de la crise, la plupart des acteurs du marché ont accordé des conditions tarifaires avantageuses (allant jusqu’à la gratuité temporaire), ce qui a permis de démocratiser l’utilisation de solutions digitales et les réseaux sociaux.
3. Le télétravail gagne en crédibilité.
Finalement cela devait arriver ! Pour de nombreuses entreprises, il existait une sorte de barrière psychologique à laisser leurs employés travailler à la maison, notamment par crainte d’une baisse de productivité. La crise a d’ores et déjà tout changé dans ce domaine. Il est très probable que beaucoup d’organisations intégreront que le travail à distance n’est pas aussi préjudiciable qu’ils le pensaient (à condition d’utiliser des bons outils numériques) mais présente au contraire plusieurs avantages.
Hors temps de crise, le télétravail s’inscrit dans une démarche prometteuse de responsabilisation et d’autonomisation des salariés. Il offre aux travailleurs une souplesse d’organisation profitable à leur efficience. En effet, travailler à son rythme, selon ses horaires, dans un environnement choisi augmente le bien-être au travail. Or il n’est plus à démontrer que le bien-être est corrélé aux performances globales des travailleurs, tant en termes de productivité qu’en terme d’innovation.
4. Les évènements virtuels & l’apprentissage en ligne.
Alors que les détails de la propagation de la pandémie commençaient à apparaître, il est rapidement devenu évident que les conférences et les événements étaient des points chauds de transmission. Les participants viennent souvent du monde entier pour y prendre part et passent parfois des jours en contact étroit les uns avec les autres. Lors d’une épidémie virale, cela peut être une recette pour un désastre, c’est pourquoi de tels événements ont été annulés.
Cette réalité a donné naissance à un nouvel intérêt pour les événements virtuels et l’apprentissage en ligne. Webinars, conférences en ligne, live streaming sur les réseaux sociaux, cours en ligne : nous sommes devenus coutumiers de ce type des événements virtuels. Aujourd’hui l’offre s’est multipliée.
5. L’épidémie accentue l’essor du e-commerce.
Magasins fermés, entrepôts aménagés, approvisionnement ajustés, livraisons limitées… Les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le commerce sont énormes. Pour certains professionnels qui disposent d’un point de vente physique, c’est un ralentissement, voire l’arrêt pur et simple, de leur activité si celle-ci n’est pas considérée comme essentielle. D’autant qu’en plus de la diminution du chiffre d’affaires s’ajoutent les problématiques liées à l’écoulement des stocks.
En fermant des milliers de magasins physiques, la crise a accéléré l’essor du e-commerce et a dynamisé l’économie en ligne. Le numérique a pu limiter les conséquences économiques de l’épidémie de coronavirus, grâce aux canaux du drive et de la livraison à domicile.
Il y aura sans aucun doute de nombreuses leçons à tirer de la pandémie COVID-19, mais l’une des plus importantes pour les entreprises sera certainement la nécessité d’une transformation digitale planifiée stratégiquement et mise en œuvre de manière réfléchie, comme seul moyen de survivre à cette crise et à celles à venir.